En 1827, Madame Boigues, parisienne et veuve d’un riche « marchand de fer », achète tous les terrains disponibles entre les rues de Bièvres et Taboise. L’enclos ainsi constitué prend le nom de Clos Boigues.
À sa mort en 1848, le clos est mis en vente par ses héritiers et acheté 102 250 francs par M. Etienne Petit. Il fait aussitôt tracer des rues au cœur de la propriété : la rue projetée du Levant au couchant (futures rues de l’Est et de l’Ouest), la rue projetée du Nord au Midi (actuelle rue du Nord) et l’impasse projetée (actuelle impasse du Sud). Puis il allotie ses parcelles et vend une partie des terrains propres à recevoir des constructions.
Les nouveaux propriétaires ouvrent alors sans autorisation trois passages sur ces terrains, le premier débouchant rue Taboise, le second rue de Bièvres et le troisième rue du Gué. Ces chemins de terre étroits et non nivelés ne peuvent servir à la circulation des voitures et sont difficilement praticables pour les piétons. Par arrêté du 11 janvier 1858, le Maire Jules Hunebelle impose de clore par des murs ou des grilles ces passages. Un plan de 1920 matérialise certaines de ces clôtures et une maison du « Garde de la Cité ».
Clôtures des rues, horaires d’ouverture des grilles et maison du Garde justifient l’appellation de « Cité Boigues ».
Rue du Sud et rue de l’Est, de belles maisons de maître s’érigent pendant la seconde moitié du XIXe siècle. Un premier pensionnat de jeunes filles est construit à l’angle des rues de l’Est et du Nord. Les cartes postales de l’époque montrent qu’un second pensionnat recueillit les petites orphelines de la Grande Guerre. Au carrefour des rues du Nord et du Guet, une belle propriété acquise en 1910 par M. Brun est transformée en pensionnat de garçons. En 1877, la Duchesse de Galliera acquiert 4 parcelles pour former un grand terrain de 23 000 m² donnant sur la rue du Guet, et y fait construire la maison de retraite Ferrari selon des normes ultra modernes. De ces maisons, pensions et grandes propriétés, il ne reste aujourd’hui que quelques belles demeures et la maison Ferrari, le reste ayant été remplacé par des constructions modernes.
Rue du Nord © Ville de Clamart
La pension Brun à l'angle des rues du Nord et de l'Est © Ville de Clamart
Belle villa rue du Sud © Ville de Clamart