À l’extrémité du banc est sculptée une femme assise retenant son enfant qui veut partir jouer. Ces personnages aux corps massifs et aux petites têtes affichent une joie de vivre communicative et un esprit plein d’humour. Les membres, seulement suggérés, laissent le mouvement en suspens, ouvrant ainsi la porte à notre imaginaire tout en restant ancrés dans notre vécu. L’enfant que nous étions se reconnaît dans la tentative d’échapper à sa mère pour partir jouer. De même, chaque parent retrouve ici une scène familière pleine de tendresse et d’affection.

L’artiste a toujours souhaité que ses sculptures soient vivantes et accessibles. Selon lui, « l’art n’est jamais plus vivant que dans la rue » et doit être à la portée de toutes et tous. L’œuvre est associée au mobilier urbain qu’est le banc, et invite le promeneur à s’asseoir à côté des deux personnages sculptés.

Jean-Louis Toutain prenait toujours avec lui un carnet de croquis pour saisir sur le vif une situation, une attitude, un mot ou une phrase. Dans son atelier, il décrypte, recompose et dessine jusqu’à trouver la ligne parfaite, puis modèle et remodèle les corps pour en tirer l’essence du sentiment recherché. De son travail naissent des personnages séduisants et imposants, provocateurs et charmeurs, tout droit sortis de l’univers « toutanesque » propre à l’artiste.

Jean-Louis Toutain est un artiste toulousain né en 1948 et décédé en 2008. Il entre aux Beaux-Arts de Toulouse à 14 ans puis s’exerce à différentes pratiques artistiques dans les domaines du théâtre, de la publicité, de l’architecture intérieure ou encore du design industriel. Sa curiosité et son exigence envers lui-même le poussent à rechercher continuellement de nouvelles manières de s’exprimer. C’est seulement à 39 ans qu’il décide de se consacrer uniquement à la sculpture, travaillant d’abord le bronze, puis la résine. Il reçoit en 1981 la médaille du meilleur ouvrier de France pour son œuvre sculpturale et décorative. En 1995, par un malheureux hasard - un artiste peintre lui fait faux bond dans l’une de ses expositions - il se tourne vers la peinture.