La Grande Amphore, plâtre © Pierre Samain
LA
GRANDE AMPHORE
Exposée dès sa création au jardin des Tuileries en 1950, La Grande Amphore d’Henri Delcambre a été retravaillée plusieurs fois pour devenir le bronze aujourd’hui exposé sur l’esplanade du Théâtre Jean Arp.

Cette sculpture est un nu féminin aux longs cheveux striés et aux formes généreuses qui invitent le spectateur à l’admirer sous tous les points de vue en tournant autour. Le visage penché de La Grande Amphore, ses bras repliés, sa chevelure ondulante et son déhanchement suggèrent le mouvement de cette femme dans l’espace.

Henri Delcambre souhaite matérialiser une idée, un concept ou un objet – ici l’amphore – par une figure humaine et en particulier par le nu féminin. Il recherche l’équilibre entre les volumes pleins et ronds du corps féminin, et la lumière, arrêtée par les longues stries de la chevelure qui tombe en cascade le long du corps. Tout son travail est ainsi fondé et s’attache davantage au mouvement et aux jeux de lumière qu’au sens donné aux sculptures.

À partir de 1950, l’artiste aborde des sujets naturels ou d’ordre cosmologique. Ainsi, cascades, vagues, algues, voie lactée… sont prétextes à des figures féminines aux « beaux volumes sensuels enveloppés de lumière » comme il l’écrit dans ses notes. Il ajoute que pour lui, la sculpture doit être un « un poème en volume dans l’espace, dans la lumière et dans le mouvement ».

Henri Delcambre est un sculpteur né en 1911 dans le Pas-de-Calais et décédé en 2003 à Paris. Il montre rapidement des dispositions artistiques. En 1935, il quitte son métier dans la société d’Exploitation Agricole des Mines de Lens pour faire des études aux Arts Décoratifs de Paris. Il rencontre Jacqueline Vaffier qui devient son épouse, sa muse et son modèle.

Après la Seconde Guerre mondiale, il s’installe à Paris et se consacre pleinement à la sculpture. Après ses premières œuvres il effectue un travail d’analyse sur les volumes et la lumière, pendant deux ans, en partant du cubisme. Sa sculpture évolue ensuite par étapes jusqu’à une période qu’il appelle « ère nouvelle » dans les années 1950-1960 et dont La Grande Amphore est représentative. Il expérimente alors les stries sur ses sculptures avant de revenir, dans les années suivantes, à une période dite « lisse » avec apparition de personnages androgynes. Au total, il laisse une œuvre remarquable comprenant plus de trois cents sculptures, bustes et bas-reliefs et plus de mille dessins à l’encre de Chine.

Henri Delcambre retouchant La Grande Amphore, Tuileries en 1950 © Pierre Samain

Henri Delcambre dans son atelier © Pierre Samain

Henri Delcambre sculptant dans son atelier © Pierre Samain