Carte postale de l'église - © Ville de Clamart
L'ÉGLISE
SAINT-PIERRE-SAINT-PAUL
Construite au XIe siècle, l’église Saint-Pierre-Saint-Paul pose les fondements de ce qui n’est à l’époque encore qu’un bourg.

Affiliée au monastère parisien de Saint-Martin-des-Champs, sous protection des rois, l’église Saint-Pierre-Saint-Paul contribue au développement économique et social du village de Clamart. La base du clocher daterait de cette période.

Ruinée par la guerre de Cent Ans (1337 - 1453) et devenue trop exiguë, l’église est reconstruite en 1523 par l’évêque de Paris. Sa reconstruction témoigne du nouvel essor que connaît la localité après cette guerre. Le portail latéral, de style gothique flamboyant fait prévaloir les nervures ondoyantes, certains chapiteaux (la partie supérieure d’une colonne ou pilier) et une partie de la charpente datent de cette époque.

L’histoire de l’église, inscrite au titre des Monuments historiques depuis 1928, s’étale sur plusieurs centaines d’années. Au XVIIe siècle, on reconstruit les parties hautes du clocher et la façade occidentale en ordre toscan. On retrouve ce style architectural sur les colonnes aux chapiteaux fortement bombés et soulignés par un astragale (une moulure) lisse marquant la fin du fût, le tout dénué de décor. Menaçant de tomber en ruine, l’église est restaurée en 1715 sous Louis XIV. En 1866, on réhabilite la façade telle qu’on la connaît aujourd’hui, et les chapiteaux sont retaillés. Peu après la guerre de 1870 opposant la France à la Prusse, l’édifice, qui avait subi de graves dommages, se voit doté d’une nouvelle abside. Les transepts, la sacristie ainsi que la chapelle des catéchismes datent du XXe siècle. En 2015, de gros travaux de rénovation ont été réalisés pour redonner toute sa splendeur à l’intérieur de l’édifice.

Carte postale de l'église - © Ville de Clamart

Portail latéral de l'église - © Ville de Clamart

L'église rénovée en 2015 - © Ville de Clamart

Un parchemin du XVe siècle raconte que l’église servit de refuge à ses habitants durant la guerre de Cent ans. On peut tenter d’imaginer, durant des attaques anglaises d’alors, la nef bondée de personnes venues se retrancher avec leurs biens derrière les portes et fenêtres murées.

D’un seul niveau d’arcades brisées surmontées d’un mur nu, elle a su conserver au fil des siècles ses colonnes à chapiteaux qui supportent une voûte d’ogives quadripartite. Le décor intérieur a préservé les statues des saints Pierre et Paul, à gauche du maître-autel. La cloche fut d’ailleurs offerte par les habitants en 1539 en signe de la prospérité retrouvée après la guerre et comme témoignage de leur piété fervente.

À l’intérieur, le thème à la fois biblique et révélateur de la fameuse activité clamartoise de la vigne est omniprésent. Un vitrail évocateur décore ainsi la chapelle Saint-Vincent, patron des vignerons. Les chapiteaux des colonnes de la nef sont ornés de rinceaux et de grappes de raisin.

En 1924, une verrière patriotique perpétuant la mémoire du soldat Paul Gogue, mort pour la France en 1918, est réalisée par le célèbre atelier Champigneulle. D’autres vitraux sont réalisées entre 1958 et 1964 par le peintre verrier parisien Maurice Ernest Ingrand, connu sous le nom de Max Ingrand, comme celle des saints protecteurs de l’édifice. Plus récemment, en 2009, l’artiste clamartois Gilles Audoux a orné de verrières les bras du transept.

De sobres lumières modernes installées entre les arcades de la nef viennent aujourd'hui souligner les formes intérieures de l’édifice sans les dénaturer.

Les statues des Saints - © Ville de Clamart

Chapiteaux ornés - © Ville de Clamart

Vitrail par l'atelier Champigneulles - © Ville de Clamart, Jérémie Brudieux