La sculpture en laiton poli et en aluminium peint mesure près de trois mètres de haut. Composée d’un disque et d’un bâton posés au sol, elle prend la même inclinaison qu’une toupie. Sur le disque transpercé, apparaît la constellation des Pléiades, amas d’étoiles pouvant être observé par tous les habitants de la Terre depuis les deux hémisphères. L’œuvre a ainsi une portée universelle, se rendant accessible à toutes et à tous. Alors qu’on lève habituellement la tête pour observer les étoiles, il suffit ici de se pencher pour voir la constellation se déployer sous nos yeux.

Spin est à la fois une toupie et un instrument de mesure des mouvements célestes. La sculpture se trouve ainsi à la croisée de deux mondes propices à la rêverie : le monde ludique de l’enfance et le monde mystérieux de l’astronomie. Elle peut également être assimilée à une parabole, matérialisant alors le lien et la connexion entre la terre et le ciel.

Le titre Spin, qui signifie « tourner » en anglais, renvoie tout autant à l’objet en lui-même qu’au visiteur. La toupie tourne, tout comme la Terre sur laquelle nous nous trouvons et depuis laquelle il nous semble que les astres tournent autour de nous. Et pourtant, l’œuvre est immobile et c’est aux visiteuses et visiteurs de se déplacer autour. Spin induit aussi un changement d’échelle : les étoiles, immensément grandes dans l’espace et pourtant minuscules depuis la Terre, sont ici à portée de main. L’artiste développe ainsi un monde inspiré par l’observation de l’espace et les interactions entre l’infiniment grand et le microscopique.

Née en 1989 à Saint-Étienne, Caroline Corbasson vit et travaille à Paris. Diplômée de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, elle tire son inspiration des sciences, de l’astronomie, des phénomènes naturels qu’elle observe et de l’immensité des paysages. Elle souhaite libérer les images de leur contexte et les objets de leur fonctionnalité pour en extraire l’essence et redessiner leurs reliefs. Ses dessins, sculptures, vidéos et installations se présentent comme des images porteuses d’une relecture du monde qu’elle envisage dans une perspective ontologique et poétique.