Cette sculpture aux formes simplifiées se situe à la limite de l’abstraction. Les corps fins, ainsi que les dimensions de l’œuvre (1,20 mètre de hauteur), donnent un élan dynamique aux deux figures qui se font face. Les volumes du couple se construisent en rapport avec le vide qui les entoure. La sculpture possède une force intrinsèque, qui dépasse les intentions de l’artiste. Pour Damien Pasquier-Desvignes, une œuvre continue de vivre après sa réalisation sous le regard du public qui la regarde, la ressent, l'interprète de manière personnelle.

Cette œuvre est la dernière d’une série de trois couples de danseurs réalisés tout au long de l’année 1989. Ces trois sculptures permettent de suivre l’évolution de la relation de cet homme et de cette femme. Avec Danseurs 1, les deux corps sont éloignés, dessinant une spirale dans l’espace, mais leurs pieds sont entremêlés et leur regard intense. Dans Danseurs 2, le couple se regarde toujours, leurs corps se rapprochent et se cherchent. Enfin, les personnages de Danseurs 3 n’ont plus besoin de se regarder : ils se connaissent et se comprennent, leurs corps sont à l’unisson et au diapason.

Du plâtre au bronze, l’artiste a conservé le toucher du matériau : la surface, volontairement irrégulière, insuffle de la vie aux danseurs et attrape la lumière d’une manière particulière.

Né en France en 1941, Damien Pasquier-Desvignes vit et travaille entre Paris et Carrare. Artiste autodidacte, il se forme auprès d’autres sculpteurs. Les paysages qu’il a vus en Afrique, en Italie, en Suède et en Scandinavie ont nourri son œuvre. Il est particulièrement attiré par les sculptures formées naturellement au fil des siècles dans les roches du Sahara par l’érosion. Il accorde aussi une grande importance au choix des matériaux qu’il sculpte – bronze, marbre, métal – et dont il tire parti pour la lecture de ses œuvres. Intéressé par les masques africains, il réalise plusieurs bustes et visages très épurés dans lesquels il essaie de capter l’essence des êtres humains.

Elena Cardenas Malagodi, dans la préface de la monographie dédiée à Damien Pasquier-Desvignes, écrit d’ailleurs : « J’ai compris que, quand tu présentes tes œuvres, tu racontes l’histoire de l’homme. De la naissance, de l’aube jusqu’à la mort. Et tu racontes sa force, sa beauté et sa solitude. »