Une carrière en exploitation - © Ville de Clamart
LES
CARRIÈRES
On peut considérer Clamart comme une ville « gruyère ». En effet, les carrières se multiplient dans la ville au XIXe siècle pour alimenter la construction effrénée de Paris et ses faubourgs. L’exploitation de la pierre va bon train, puisque chaque propriétaire de terrain pouvait ouvrir sa propre carrière !

Les minéraux qu’on extrait à Clamart s’utilisent de bien des façons. La craie est transformée en chaux ; l’argile plastique sert dans la fabrication de la céramique ; le calcaire est utilisé pour la pierre à bâtir ; le gypse pour le plâtre ; les sables dits « de Fontainebleau » sont présents dans la composition du verre et des moules de fonderie ; les limons des plateaux servent à fabriquer des briques et des tuiles ; et la meulière à réaliser des égouts, des ouvrages souterrains et quelques habitations.

Le développement de ce type d’exploitation est lié aux constructions plus solides qui sortent de terre, nécessitant de nouveaux matériaux. Cette activité florissante au milieu du XIXè siècle diminue pourtant progressivement jusqu’au début du XXè siècle. On peut cependant toujours observer cet âge d’or de la pierre à Clamart. Les maisons en meulières (dont la maçonnerie est faite de pierres meulières avec des joints à la chaux) en sont un témoignage précieux. Tout comme les initiales de maîtres carriers qui ornent encore certaines bâtisses.

Pourtant, cette exploitation intense porte aussi le lourd souvenir de l’effondrement des carrières de 1961 dans le quartier Percy. Habité par de nombreuses familles arméniennes, ce quartier était en partie construit sur d’anciens puits et galeries de carrières de craie. Deux effondrements successifs dus à de fortes pluies provoquèrent alors vint-et-un morts et quarante-cinq blessés. Dix-sept familles furent relogées dans les nouveaux logements sociaux de la Plaine et des obsèques nationales eurent lieu à l’hôpital Corentin Celton à Issy-les-Moulineaux.

Une carrière en exploitation - © Ville de Clamart

La briqueterie Queue de pie - © Ville de Clamart

L'effondrement des carrières en 1961 - © Ville de Clamart

À l’époque de sa florissante activité, ce ne sont pas moins de soixante-dix carrières de pierre calcaire qui sont exploitées au XIXe siècle, auxquelles s’ajoutent des carrières de gypse, également appelée la « pierre à plâtre » et des carrières de sable.

L’exploitation de ces différents minéraux peut s’effectuer de trois façons différentes. À ciel ouvert pour les matériaux à fleur de terre, par galerie à flanc de coteau ou encore en creusant un boyau dans la roche, à droite et à gauche. Avec cette dernière méthode, on soutient le banc supérieur avec des piliers ou à l’aide de boisage et on atteint le banc inférieur de la carrière par l’ouverture d’un puits qui permet de creuser les galeries dans toutes les directions.

S’exportant dans toute la région, la pierre de Clamart alimenta notamment la restauration du château de Savigny-sur-Orge et en partie celle des toitures en pierre du château de Vincennes. La réfection du Parc des Sceaux, entre 1930 et 1933, fut sans doute l’apogée des carrières de Clamart. Les escaliers, les paliers, les margelles du bassin de l’Octogone, les socles des groupes de cerfs ainsi que la construction intégrale des cascades avaient alors été entreprises. La pierre de Clamart servit également à paver les rues de Paris.

Carrières de sable - © Ville de Clamart

Carriers à Clamart - © Ville de Clamart

Emile Zola (1840 - 1902)

Grand écrivain et journaliste, Emile Zola vient à plusieurs reprises loger dans un hôtel à Clamart. Il y rencontre des ouvriers qui l’inspireront pour ses romans.

Gaston Biot

Ingénieur aéronautique et aventurier, Gaston Biot réussit à planer à plusieurs reprises dans la carrière de sable de Beauséjour sur la colline des Galvents.